Connaissez-vous le RSA Refus scolaire anxieux ou phobie scolaire ?

Je reçois de plus en plus d'adolescents scolarisés en collège ou lycée qui manifestent ce trouble du RSA Refus Scolaire Anxieux, plus connu sous le nom de phobie scolaire.
Les jeunes souffrent de plus en plus de phobie scolaire même s'il est encore difficile d'établir des chiffres précis pour cette génération en devenir.
Le RSA ou phobie scolaire se manifeste par une anxiété insurmontable à fréquenter l'école parce que l'école est LA source de souffrance et cela se traduit par une incapacité à y aller. Les personnes qui ont vécu un burn-out, peuvent aisément reconnaître ici les symptômes qu'ils ont vécus pour se rendre à leur travail.
Quels sont les symptômes d'une phobie scolaire ou RSA Refus Scolaire Anxieux ?
`Les symptômes de la phobie scolaire ou RSA Refus Scolaire Anxieux peuvent être par exemple :
des crises d'angoisses
des tremblements
des nausées, des vomissements
des problèmes de concentration
des troubles du sommeil
une anxiété à l'idée d'aller en cours accompagnée de somatisations
des absences régulières
un sentiment de solitude lié à l'incompréhension de l'environnement
des changements d'humeurs
Ces troubles anxieux peuvent apparaître à tout moment. Ils peuvent submerger l'élève, soit dès le réveil, soit après le petit déjeuner, soit au moment de quitter la maison, ou encore, dans les transports, et même, juste devant le portail de l'établissement scolaire.
Bien évidemment, ils peuvent survenir sur le temps scolaire et nécessiter un passage à l'infirmerie qui permet à l'élève de s'isoler, mais n'est pas suffisant. Seul le retour au domicile permet à l'élève d'abaisser son niveau d'anxiété, car c'est bien l'établissement scolaire qui est à l'origine de ce trouble.
Plus les symptômes sont présents, plus ils peuvent amener à une véritable incapacité à se rendre sur le lieu scolaire.
Les chiffres de la phobie scolaire ou RSA Refus scolaire anxieux :
Environ 60% des enfants présentant une phobie scolaire l'ont développée après un incident traumatisant lié à l'école, tel qu'un harcèlement ou des disqualifications d'un enseignant.
Près de 40% des parents signalent que leur enfant a manqué plus de 10 jours d'école à cause de sa phobie scolaire.
Quels peuvent-être les facteurs de risques du RSA Refus Scolaire Anxieux ou phobie scolaire ?
Expériences traumatiques en lien avec la scolarité
Des évènements perturbateurs tels que du harcèlement, des intimidations ou des jugements des professeurs augmentent le risque de développer une phobie scolaire.
Une recherche publiée dans le Journal of School Health a démontré que 30% des élèves victimes de harcèlement souffrent de phobie scolaire.
Anxiété préexistante
Les enfants souffrant d'anxiété généralisée sont plus susceptibles de développer des phobies scolaires, notamment les élèves à HPI, HPE (Haut Potentiel Intellectuel, Haut Potentiel Émotionnel) ou souffrant de troubles d'apprentissages tels que les DYS. Les élèves qui développent une anxiété de performance sont également plus sujets à la phobie scolaire.
Facteurs familiaux
Les évènements familiaux tels que séparation parentale, conflits récurrents, violence intrafamiliale jouent aussi un rôle majeur dans le développement d'une phobie scolaire chez l'enfant.
Une surprotection parentale peut, par ailleurs, être le terrain fertile d'une immaturité émotionnelle de l'enfant avec un refus inconscient de grandir.
De plus, une exigence trop élevée des adultes favorise souvent l'anxiété de performance chez l'enfant, créant ainsi un sentiment d'incapacité à produire l'attendu parental, un sentiment de ne pas pouvoir être à la hauteur pour satisfaire les attentes parentales de performance scolaire.
Quelles sont les conséquences psychologiques de cette phobie scolaire ou RSA Refus Scolaire Anxieux ?
Les effets d'une phobie scolaire ne se limitent pas aux symptômes immédiats.
Elle laisse des séquelles durables sur la santé mentale de l'enfant.
Syndrome de Stress Post Traumatique PTSD
Des études récentes suggèrent qu'il existe une corrélation significative entre les phobies scolaires et le PTSD
Selon une enquête menée par l'American Psychiatric Association :
25 % des enfants, atteints de RSA répondent aux critères du PTSD, surtout s'ils ont subi des traumatismes liés à l'école.
Une exposition prolongée à une phobie scolaire entraîne fréquemment une anxiété chronique, entraînant des troubles psychiques, comme les maux de tête, ou des troubles gastro intestinaux, ou de la tachycardie.
70 % des enfants souffrant de RSA exposés à des situations scolaires. Traumatisante rapporte souvent des symptômes dépressifs graves.
Les conséquences peuvent avoir un réel impact dans la vie de l'élève :
isolement social, évitement des interactions familiales ou amicales
faible estime de soi
difficulté à établir des relations saines, à s'engager dans des relations
peur du rejet du système
peur de l'avenir en général
Un REPÉRAGE PRÉCOCE diminuera les risques sur la santé mentale de l'enfant
et sera un facteur favorisant dans son orientation scolaire.
Il est donc très important de déceler très tôt ces troubles chez un enfant
pour lui apporter l'aide nécessaire à une
réinsertion progressive et sécurisante dans le milieu scolaire.
Cette réinsertion progressive passera par :
l'écoute et la compréhension parentale avec parfois, le besoin de travailler sur le deuil de l'enfant parfait et la prise de conscience de ses propres projections parentales de réussite transmises à son enfant
un dialogue avec l'équipe pédagogique et la mise en place d'un PAI Plan d'Accueil Individualisé
l'acceptation du rythme de l'enfant de la part des parents
et un accompagnement psychologique
Le travail d'accompagnement consistera, dans un premier temps, à comprendre comment ce trouble s'est installé : harcèlement, humiliations, désintérêt, disqualifications du corps enseignant ou des pairs ?
Et une fois l'origine de ce trouble identifiée, il sera important de mettre en place un suivi régulier pour permettre à l'enfant de retrouver confiance en ses capacités à accomplir sa scolarité et à réintégrer le système scolaire.
Des outils concrets offriront à l'enfant et à la famille la possibilité de traverser cette étape avec plus de sérénité.
Généralement, les temporalités parentales et de l'enfant sont très différentes. Il y aura donc un vrai travail de communication à mettre en place au sein de la famille pour obtenir un climat serein.
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